Histoire d'un gnome tourmenté

Il me vient à l’esprit qu’après ces quelques semaines passées avec vous, il est venu le temps pour moi de vous conter mon histoire.

*toussote*

Chose qui n’est pas facile et que je n’ai pas l’habitude de faire.
La douleur du peuple gnome depuis la chute de notre cité est connue de tous mais chaque histoire a ses particularités…

*prend une longue inspiration*

Pour vous expliquer les faits qui m’ont amené jusqu’ici, il est, je pense nécessaire de commencer par le commencement.

J’ai grandis (oui ce terme est tout à fait relatif pour un gnome) à Gnomeregan, aux derniers temps de sa splendeur. Il me revient, en évoquant cette période, l’effervescence qui animait tout les quartiers de la ville.
L’aile Ouest de la cité venait d’ouvrir et on inventait de nouvelles machines «révolutionnaire » à une cadence folle. Le commerce était florissant, le peuple heureux de voir sa vie « facilitée » par l’évolution des technologies.
Et je gambadais insouciant avec mes amis au milieu de toute cette agitation.

*soupire*

Arrivé au jeune âge de 8 ans, mes parents, tout deux ingénieurs, dirigés par ce maudit Mekgineer Thermaplugg me confièrent une mission qui m’enchanta : je devais faire le coursier jusqu’à la capitale naine d’ Iron Forge déposer des plans à mon oncle, l'ingénieur Fizzlegear…

Iron Forge!! Pour moi qui n’avait jamais été plus loin que les premiers flocons à la sortie de la ville, ces deux mots mis côte à côte m’évoquaient mille aventures…
Malgré la proximité des deux capitales et la sureté des routes à l’époque, ma mère paraissait fort inquiète mais il semblait évident que cette petite ballade était nécessaire pour l’épanouissement d’un bambin de mon âge. Elle me prépara soigneusement mon petit sac, je le mis sur le dos et quitta la ville le cœur léger.

Ah...Iron Forge...!!! J’avais déjà vu de fiers nains par dizaines à Gnomeregan et leurs récits me passionnaient …Il était alors évident pour moi qu’une ville peuplée de gens si fascinants ne pouvait être que merveilleuse !
Dès les premiers instants hors de notre cité, je devins béat d’admiration : c’ était une journée resplendissante et j’eus l’impression de découvrir le monde à chaque pas en avant...

Etait-ce donc l’ensemble de ces merveilles insoupçonnées, de ces grandeurs étourdissantes que l’on appelait « nature » ?
Même les plus beaux contes des anciens de Gnomeregan ne m’avaient pas préparé à un tel bouleversement!!!!

Si bien que je pris mon temps pour arriver jusqu'à la capitale naine qui m’obsédait auparavant, et que je me pressais d’en sortir !!! (je n’étais cependant pas déçu par sa grandeur et par la fierté de son peuple).

De retour (très en retard d’après mes parents débordés) à Gnomeregan, je m’empressais de raconter mon émerveillement à qui le voulait (le récit de ma ballade pittoresque laissait bouche-bée mes jeunes amis et faisait sourire les anciens) puis suppliais les intéressés de me confier toute livraison à l’extérieur de la ville.

Alors, pendant les années qui suivirent, je devins le coursier favoris de nombre de commerçants gnomes ou nains. On me donnait quelques pièces de cuivre et je partais gambader toute la journée le pouce en l’air plus ou moins loin de Gnomeregan.
Mes parents s’inquiétèrent peu à peu de mon désintéressement pour la technologie mais, le recul aidant, ils tombèrent d’accord sur le fait que je menais une vie saine et que je semblais heureux, bien plus qu’eux d’ailleurs…

*souris, mélancolique*

A défaut de suivre la voie de mes parents, mon amour pour la nature et mes journées passées à l’extérieur de Gnomeregan me firent m’intéresser peu à peu aux plantes…
Si bien qu’arrivé à l’âge de 16 ans, mes compétences d’herboriste ajouté à mon maigre salaire de coursier me permirent de m’installer dans le beau petit village de Thelsamar, au Loch Modan, aux antipodes du fracas des machines qui avaient "bercé" ma tendre enfance...
Je quitta néanmoins la demeure familiale le cœur lourd et pris pour habitude de retourner fréquemment voir mes proches, famille et amis, dans notre capitale.

*s’arrête brusquement, regarde dans le vide, désespéré*

Et vint l’année de mes 20 ans… Et ce jour funeste…

Par cette journée à priori banale, j’avais fini mes livraisons assez tôt, et, de retour à Thelsamar, mon ami le montagnard Kadrell m’interpella : il me parla de nouvelles terrifiantes venues du Nord … Vous vous doutez certainement de la nature de ces informations… Elles concernaient la terrible épidémie de peste et l’enquête du paladin Uther Lightbringer sur les raisons du fléau…

A vrai dire, j’avais déjà entendu des rumeurs similaires quelques jours auparavant, comme tout voyageur peut en entendre lorsque les temps se troublent…
Mais je commençais à bien connaitre Kadrell et le ton qu’il avait employé alors ne laissait aucune place à une quelconque incertitude.
Les nombreuses courses que l’on me confiait alors ne m’avaient pas permis de retourner à Gnomeregan depuis quelques temps, je décidais donc d’y partir sur le champ pour avertir ou bien en apprendre plus sur la situation.

*soupire*

Bizarrement, je recevais ces nouvelles du Nord lointain comme un très mauvais présage : un affreux pressentiment de chaos me gagna à mesure que j’approchais de notre capitale.

J’augmentais alors mon allure, coupais tout droit en évitant Kharanos et me retrouvais à courir de toutes mes petites jambes en arrivant à proximité !!!

Et je vis alors la fumée au loin, j’entendis les cris étouffés, le bruit de la bataille… Et je continuais à courir, courir…Dans l’idée de tirer mes proches de cet enfer…

Je sortis mon petit cimeterre (ma vie de coursier m’avait appris, si ce n’est à me battre, à me défendre en cas d’agression) et passa les portes en chargeant, sans réfléchir et en pleine confusion...
Ma dernière image fut celle d’un gigantesque trogg édenté qui sauta devant moi, suintant la mort, hurlant sa haine primaire à mon visage…

*éclate en sanglots*

Et lorsque je me réveilla bien des semaines plus tard, j’étais à Iron Forge, au milieu de nos frères exilés, la plupart infirmes ou mourants, le visage défiguré par la douleur…
On m’expliqua alors très vite et sans aucun ménagement l’effroyable situation : la très probable trahison du Mekgineer Thermaplugg, l’invasion des troggs, la décision du grand artisan Mekkatorque, le peuple gnome décimé…
Sans aucun répit, on me conta ensuite la terrible guerre qui a secoué le monde et la façon dont il a été décidé de ne demander aucune aide face aux troggs…

En quelques jours j’étais sur pied, mais, comme tout rescapé, moralement très atteint.
Outre la certitude d’avoir perdu la plupart de mes proches en quelques jours, un doute affreux me vint à l’esprit :
mes parents, du fait de leur travail auprès de Thermaplugg pouvaient être soit ses premières victimes…Ou bien … Ou bien des collaborateurs dans son projet infâme !!!…

Cette pensée me rongea sans cesse, chaque minute, chaque seconde passée dans la capitale naine…
Je sombra peu à peu dans la folie… Si bien que cette partie de mon histoire reste assez floue…

En tant qu’exilé, l’hospice m’était fourni et je dépensais mes économies en bière naine sans interruptions, titubant dans la ville, marmonnant des choses abjectes dans un dialecte qui n’appartenait qu’à moi…

Aveuglé par la folie et l’alcool, je maudissais alors profondément ceux qui étaient, pour moi, les responsables de cette hécatombe : le Mekgineer Thermaplugg bien entendu, mais aussi le grand artisan Mekkatorque qui ordonna de plonger Gnomeregan dans un bain de radiations toxiques…
Je reprochais également vivement à ce dernier de ne pas monter une armée sur le champ pour reconquérir notre cité…

J’arrivais alors fréquemment dans le quartier de Brik à Brok, particulièrement éméché, hurlant mes reproches de manière excessivement agressive…

Et l’on me répondait très justement que ce n’était pas le moment de reconstruire une armée, qu’il fallait d’abord que le peuple panse ses plaies et que reconquérir la ville ne servirait à rien tant qu’elle était irradiée…

*soupire*

Un jour que je m’étais trop abreuvé, la haine et la folie qui m'habitaient prirent définitivement le dessus.
Je me dirigeais d’une allure soutenue vers Brik à Brok, bien décidé à m’en prendre au grand artisan Mekkatorque…

Je lui sauta dessus, et, pris par surprise, il ne réagit pas, jusqu'à ce que je tente de l’étrangler…Il me projeta alors d’un simple mouvement contre le mur dans un fracas terrible…

Je reprenais alors partiellement mes esprits devant une foule médusée. J’éclatais en sanglots, présentais mes excuses et décidais de quitter la ville à l’instant avant d’être banni.

Je vagabondais alors, méconnaissable, entre Dun Morogh et le Loch Modan, où je retrouvais mon humble demeure occupée par de nouveaux locataires…
Bien que revenant peu à peu à la raison depuis le conflit à Iron Forge, je restais désespéré et affreusement tourmenté par le sort de mes parents… Ou bien leur trahison.

C’est alors, qu’un soir de solitude devenue ordinaire, je rencontra dans l’auberge de Kharanos, un certain Izibald, prêtre nain dévoué à la cause des nécessiteux dont je faisais désormais partie.

Je lui conta mon histoire et il m’appris en une soirée que l’on pouvait boire (et même boire beaucoup !!!) sans devenir affreusement associable, qu’il valait mieux tenter de réaliser les choses par soi même plutôt que d’attendre que d’autres le fasse, et surtout que chacun peut trouver sa voie par ces temps tourmentés en servant l’alliance au combat.

Le lendemain même, je me rendis à Anvilmar où je reçus les rudiments d’une formation de mage…
Et, depuis ce jour, je m’entraine sans relâche dans le but de devenir un mage accompli...


*se lève de sa chaise, remonte la tête lentement et tend son index droit devant*


PS : je suis retourné récemment venger les miens au plus profond de Gnomeregan…Et, si je suis désormais certain que mes parents n’ont pas comploté avec Thermaplugg, j'ai perdu tout espoir d'apprendre un jour la façon exacte dont ils sont morts...

Ifrictus, ton histoire est boulversente... Pourquoi nous, les Gnomes, avons nous autant de souffrances à subir, et à refouler en nous afin de continuer à vivre ? Mais tu as eu plus de chance que moi de savoir un peu plus de vérité sur le sort de la terrible cité de Gnomeregan...

J'ai moi aussi su ce qu'il s'y est passé car j'ai pue au cours de mes aventures m'y aventurer.....et je dois dire que ca m'a boulversée ( a lire dans la future suite de mon BG)

J'ai égalment perdu un viel ami à gnomeregan,

je comprends ta peine. J'ai failli redevenir fou après ces évènement. En fait je le suis redevenu et je n'ai retrouvé ma raison que depuis peu.
Je ne retrounerai plus là bas...pas maintenant en tout cas.
Je n'y vois qu'une tombe.