"Vous lisez Sutter Cane ?"

Dans les lourdes pages du registre qu'on lui avait présenté, Cane appliquait sa plume usée et cassée sur le papier épais. On lui avait dit que tout ceux qui été employé par Stormwind devait consigner certaines informations sur ce registre. Sa position d'employé polyvalent au sein de l'orphelinat de la capitale faisait qu'il n'échappait pas à ce rituel.

Il fut surpris en regardant la page qu'on lui avait présenté. Plusieurs questions s'alignaient. Il ne trouvait pas à toutes un sens pour la position qu'il occupait ici. Mais il fut obligé de se résigner à répondre s'il ne voulait qu'on lui prête une quelconque attitude malveillante. Et tous ses efforts pour pouvoir être accepté ici, bien qu'étant démoniste ne pouvaient être détruit par une simple méfiance.


Où avez-vous pasé votre enfance?

Je suis né et ai grandi près de DarkShire.

La vérité, c'est que je suis né durant le retour d'une famille fuyant le Fléau au nord. Jeté sur les routes, mes parents ont fini par mourir. Les exodes qui suivent l'arrivée du Fléau ont toujours été massives. Ceux qui ne partent assez rapidement, ils tombent. Puis ils se levent, et à leur tour, ils étendent le domaine corrompu de leurs putrides carcases.
Dans le malheur, j'ai eu une chance inestimable, comme peu l'ont eu. Je n'avais que quelques semaines quand des paysans m'ont arrachés à la mort en ne me laissant pas avec les cadavres de mes parents, sur le bord du chemin. En tout cas, c'est ce que m'a dit le prêtre chez qui ils me laissèrent à DarkShire. L'homme de foi avait pris cette chance insolente pour un signe. Après m'avoir recueilli, il m'a appris les rudiments dus avoir et m'a destiné à la prêtrise. Le pauvre homme se retournerait dans sa tombe s'il savait...


Quelle est votre profession ?

Etudiant en Démonologie et Théologie.

Theodore, le vieux prêtre aurait voulu que je sois un érudit, comme lui, et que je fédère la région derrière la bannière de la religion. Mais le pauvre homme est mort dans ma douzième année, sans savoir que j'avais déjà délaissé sa voix. Comme je faisais ses courses, et qu'il ne sortait presque jamais, personne ne s'étonna de ne pas le voir. Cel m'a permis de cesser de me cacher de lui pour mener mes propres recherches dans le savoir. J'ai investi dès sa mort son bureau, et y ai entreposé les membres d'animaux membres que j'allais utiliser pour créer une chimère. Malgré tous mes efforts de précision, malgré toute ma délicatesse, ce premier travail a été grossier. Et la création, en dépit de ma bonne volonté, est resté aussi morte que le sol où elle reposait. Ca m'a pris trois ans de plus. Trois maudites années, où les gens ne remarquaient même plus ma présence, insignifiant adolescent maigrelet ne faisant que de rares courses.
Et finalement j'ai fini par comprendre que si je n'étais pas capable, si mon corps n'était pas capable de supporter le pouvoir nécessaire, jamais je n'aurai le succès. J'ai passé des mois à m'endurcir, à vaincre le froid, la chaleur, la douleur... Il me reste encore des brûlures sur les mains de cette période de ma vie. J'ai fini par y arriver... J'y ai redonné vie... Mais l'amas de chair, le répugnant magma de membres tressaillants n'a pas pu survivre. Des râles de douleurs, des hurlements et des gémissement sans nom. Cela a avertit les villageois proches. J'ai paniqué. J'ai ouvert la fenêtre et j'ai fui. Quand ils sont entré, ils n'ont trouvé que l'agonisante chimère. Et je l'ai su plus tard, ils sont cru que le vieux Theodore et moi avions été absorbés par... ça. C'est là que j'ai abandonné mon vrai nom. Le jour de ma mort.

Hmm que j'ai hate d'en savoir plus a ton sujet. Vivement le jour ou nous pourrons enfin parler ...

(HRP : toujours beaucoup de style et une forme sympa, originale et simple. Une seule chose a dire : elle est ou la suite !)

Alors comme ça tu t'interresse a la nécromancie ? C'est bien mystérieux tout ça...enfin si tu as besoin de corp frais... je peut te fournir *Sourire diabolique* haha

J'espére en savoir plus sur toi dans un avenir proche...

(HRP: ouais c'est clair y a pas a chier tu sais écrire ^^ )

(HJ : ENFIN UNE PUTAIN DE CONNEXION QUI REMARCHE ! ENFIN !!!!)



Qu'est-ce qui vous a poussé vers votre profession ?

La connaissance sans la pratique, d'un domaine passionant. Connaissance sans conscience n'est que ruine de l'âme.

Je ne devrais pas mettre ça sur le registre. Surtout qu'un adage aussi sécuritaire, je l'ai abandonné depuis longtemps. Pas la première nuit dehors, seul dans la forêt. Cette nuit là, je l'ai apssé terré dans un recoin aussi étriqué que possible. Mais dès la seconde, ... Dès la seconde nuit, il y a eu quelque chose de différent. Les animaux nocturnes ne se livraient plus à leurs ballets sous la lumière lunaire. Les petits bruits, les grattements, les moindres signes de vie, tout s'était tu. Je 'nai pas dormi cette nuit-là, trop occupé à guetter anxieusement la catastrophe à venir.
Le jour qui s'est imposé quelques heures plu tard n'a rien eu de plus rassurant. Au contraire. Il a montré un visage presque surréaliste. Aucun son, aucune vie visible. Rien ni personne. La seule chose qui m'a convaincu que je ne rêvais pas, c'était la morsure du vent glacial, faible mais présent. L'anxiété, mêlée de méfiance, a finit par se muer en peur. Une peur irrépressible. Comme la certitude acquise d'une catastrophe certes, mais à la fois localisée et irrémédiablement... "Absolue".
Quand la nuit est arrivée, pareille à la précédente, et à la journée, la peur s'est changée en terreur. Quand mes dernières contenances ont cédé, j'ai couru. Tout droit. Toujours tout droit. Je ne savais pas vers où j'allais, mais j'ai fui cette forêt... J'ai tenté de fuir cette forêt. J'ai atteint une large clairière. La Lune pleine m'a laissé entrevoir une frêle silhouette en son centre. Pas vraiment une silhouette... Plutôt une... Une forme dont j'ai rationnalisé l'existence en lui donnant dans ma perception un profil humanoïde. la forme a lentement crû, jusqu'à atteindre deux fois la taille d'un homme normal. Même à une cinquantaine de mètres, je commençais à distinguer les mouvements étranges et irréels qui l'animaient. Comme si à l'intérieur de la délimitation de la forme de la silhouette glissaient de nombreuses... Choses. Je n'ai pas su ce que c'était à cet instant là, mais j'ai eu une certitude. Il n'y avait aucune magie dans ce corps.
J'ai fui.
Courant à travers les végétaux qui se dressaient sur ma course.
J'ai fui.
Et j'ai laissé les arbres derrière moi.
J'ai eu un soupir réjoui en quittant la forêt. En coryant quitter la forêt.
Au centre de la clairière, La forme hideuse, impossible, démente, continuait de croître. Lentement. Inexorablement.
J'ai fui.